2011

Aux mémoires des racines

European Forum of History and Arts

European Forum of History and Arts
Etang, Krzyzowa, Pologne, 2011

Branches, laine de mouton mérinos rouge et blanche, eau de l’étang, savon, scalpel.

L’oeuvre « Aux mémoires des racines », fut sélectionnée à l’occasion d’un laboratoire d’étude international. Elle fait partie d’une série interdisciplinaire et transfrontalière de création ayant pour thème la migration en Europe.
L’objectif de cette rencontre est d’aborder une réflexion commune de l’Histoire. L’aspect essentiel de ce rassemblement est donc son approche interdisciplinaire et internationale, qui permet de projeter dans l’avenir un passé complexe marqué par la guerre. Dans cet événement, la science et l’art s’inspirent mutuellement afin d’explorer une synergie. 
Le projet de l’année 2011 s’intitule « Migration forcée ». Ce sujet nous montre que malgré nos différentes origines (géographiques, sociales, historiques, etc…) l’Histoire ne nous sépare pas mais nous unit.


Symbole omniprésent dans l’inconscient collectif, l’arbre représente la force, l’importance des racines et le développement de la vie. 
Les racines se ramifient, frottement après frottement, le feutre se forme en couches épaisses autour d’elles. Le souvenir persiste en elles. Le feutrage de la laine est une technique laborieuse qui se façonne dans le Temps, au contact. Une seconde peau se forme doucement autour de la racine. Cette matière résistante est un isolant thermique, phonique et  imperméable qui apparaît comme un élément protecteur, sensible, maternel. Alors, par un acte pareil à un acte chirurgical, j’entreprends la mise à nu des racines. Leur trame de vie est ainsi rendue visible. 
Appliquant l’ancestrale technique du feutre, je prends de la laine de mouton mérinos peignée et je l’associe à l’eau de l’étang, chauffée au feu de bois, puis je l’amalgame manuellement au savon jusqu’à ce que les fibres s’entrecroisent. Cette technique nous vient de certains peuples nomades. En Mongolie, par exemple, les Hommes en usent comme d’un isolant pour construire leurs foyers itinérants.